jeudi 27 septembre 2012

Bohèmes, Grand Palais



" Ce n'est pas la destination qui compte mais la route..." (proverbe rom)


L'exposition Bohèmes, présentée jusqu'au 14 janvier 2013 au Grand Palais à Paris, est un chemin brillamment tracé pour le plus grand plaisir des spectateurs qui nous permet de pénétrer l'univers bohème du XVe siècle à nos jours. Très littéraire, cette exposition m'a ravie! En effet, les grands auteurs ( Murger, Balzac, Mérimée, Hugo, Baudelaire, Rimbaud, etc.) y côtoient les grands peintres! La scénographie (par Robert Carsen) est savamment orchestrée selon les salles et les périodes, de belles surprises vous attendent! Au rez-de-chaussée, votre parcours sera agrémenté de musique tzigane et l'on vous rappellera l'origine du mot "bohemian".


Pour un avant-goût musical, cliquez ici.

                              Bohémiens en voyage


                              La tribu prophétique aux prunelles ardentes
                              Hier s'est mise en route, emportant ses petits
                              Sur son dos, ou livrant à leurs fiers appétits
                              Le trésor toujours prêt des mamelles pendantes.

                              Les hommes vont à pied sous leurs armes luisantes
                              Le long des chariots où les leurs sont blottis,
                              Promenant sur le ciel des yeux appesantis
                              Par le morne regret des chimères absentes.

                              Du fond de son réduit sablonneux, le grillon,
                              Les regardant passer, redouble sa chanson ;
                              Cybèle, qui les aime, augmente ses verdures,

                              Fait couler le rocher et fleurir le désert
                              Devant ces voyageurs, pour lesquels est ouvert
                              L'empire familier des ténèbres futures.

                                                                        Baudelaire, Les Fleurs du Mal (1857) 

A l'étage, Puccini prend le relais et une colonne Morris ornée d'affiches de spectacles influencés par la Bohème fait office de seuil. Puis l'on découvre, ébahis, le décor d'un atelier d'artiste au XIXe, une mansarde romantique, une caserne poétique... et les œuvres de Corot, Courbet, Lenoir, Van Gogh...
Van Gogh, les roulottes, campement de bohémiens, 1888






















Van Gogh, chaussures, 1886


                       






                       



 Alors que mon mémoire de Master I en 2009 avait pour sujet une étude comparative de trois nouvelles de Mérimée: Lokis, Carmen et Colomba, j'ai retrouvé avec émotion les lignes mériméénnes décrivant l’ambivalence inquiétante de la bohémienne, séductrice, tentatrice mais potentiellement fatale! 
Certes, source d'inspiration, modèle de vie ou nécessité de l'artiste au XIXe, la Bohème trouve encore écho aujourd'hui et nous fascine toujours autant.
Bohèmes au Grand Palais, un voyage à ne pas manquer! 

Durée de visite: environ 3 heures
Commissaire d'exposition: Sylvain Amic, directeur du musée des Beaux-Arts de Rouen.

Dans ma discothèque, il y a...

Moriarty, Isabella

Dans l'album: The Missing Room

dimanche 16 septembre 2012

We Love Green Festival

Sous un soleil de plomb, je me suis rendue pour la première fois au Parc de Bagatelle pour découvrir le We Love Green Festival!
Au programme de la journée de samedi: Camille, Beirut et Klaxons.

Au cœur du bois de Boulogne, le festival se fait une (petite) place: une dizaine de tipis, des ballots de paille, des toilettes sèches, des fontaines d'eau de Paris, des panneaux solaires... Les stands sont triés sur le volet: entre l'atelier recyclage, les paniers agricoles et le bar à infusions, tout se veut bio, écolo,"green".
Même si ce charmant samedi après-midi avait des allures de vacances d'été, l'ambiance n'était que très peu festivalière. Je développe. Pour moi, un festival est dynamique, accessible, bon enfant, énergique, on peut y boire et y manger à bon marché, on y a les chaussures crottées, on y voit des petits enfants courir pieds nus, des mecs et des filles pisser le long des barrières parce qu'il y a trop de queue aux toilettes, des gens aux jeans avec de vrais trous, des gens qui rient, qui crient, qui draguent, qui portent des filles petites sur leurs épaules pour qu'elles voient mieux, bref, c'est vivant et ça bouge! Au We Love Green, l'entrée par jour est déjà de 44euros, ça réduit le public! Ensuite, le milieu est très parisien, propret et "bobo". Le panier de tomates bio coûte 22 euros, les mini-pâtisseries maison sont à 2 euros, et si l'on veut orner son chef d'une couronne de lierre et de fleurs des champs, il faudra débourser 7 euros! 

Venons-en tout de même au principal: la musique!
Camille fut une belle surprise, je ne connaissais cette artiste qu'à travers le groupe Nouvelle Vague et j'ai découvert la chanteuse en solo, pétillante, enjouée, très très talentueuse (ses variations de voix sont bien maîtrisées et ont le mérite de réveiller un peu le public!) et engagée: elle a laissé une association en faveur des semences agricoles s'exprimer avant sa prestation.
Vient Beirut qui réjouit les fans et pourtant, envoûtant à écouter chez soi, vautré dans son lit, son canapé ou sa mélancolie, Zack Condon n'est franchement pas une bête de scène et l'ambiance ne décolle toujours pas!
Enfin, le groupe londonien d'électro-punk-rock, Klaxons, clôt la soirée par un son rythmé, euphorisant et investi! Tandis que nombreux sont ceux à quitter le festival avant la fin pour éviter la fraîcheur vespérale, la cohue vers les navettes (ou les taxis!) ou des basses qui font trembler les oreilles, nous sommes heureux de pouvoir danser et profiter de cette énergie revitalisante! Mais, le groupe arrive à court d’électrochocs et devant le rappel minime du public, la musique s'arrête précocement. Dommage!

En somme, une belle journée, un beau soleil pour se prélasser assis sur l'herbe avec de la musique live mais toujours une impression de mollesse un peu guindée dans le public et un manque d'enthousiasme et d'énergie sur scène.


mercredi 5 septembre 2012

Dans ma discothèque, il y a...

                                                 
Alela Diane, The Pirate's Gospel